Greg Lézardé
jeudi 31 octobre 2019
jeudi 19 novembre 2015
vendredi 12 juin 2015
De loin tout semble calme...
Le 6, 7 et 8 juin de l'année La Grosse Bertha compagnie fêtait son inauguration!
Ce fut un beau festival, riche en émotions diverses. Nous avons, avec la conteuse Julie Dufils, fait une nouvelle exposition de notre étape de travail. La confrontation textes et des images est bien plus percutante que dans la première.
On entre par une petite porte, gardé par un rideau noir. Derrière le rideau...il fait sombre. Seule la faible flamme du lampe à huile luit, sur une table
Ce fut un beau festival, riche en émotions diverses. Nous avons, avec la conteuse Julie Dufils, fait une nouvelle exposition de notre étape de travail. La confrontation textes et des images est bien plus percutante que dans la première.
On entre par une petite porte, gardé par un rideau noir. Derrière le rideau...il fait sombre. Seule la faible flamme du lampe à huile luit, sur une table
Une poupée au front brisé est appuyée sur une vieille machine à écrire...sur la machine à écrire, une lampe frontale. Vous en aurez besoin pour explorer cette chambre et découvrir les spectres douloureux, les cris étouffés, hontes inavouables qui vous entourent...C'est la part de l'ombre qui, ici, est à l'honneur, les voix méchantes qui grincent au fond du coeur s'expriment par les mots de Julie Dufils et mes tetrapackogravures (au sujet desquelles je me suis assez étendu quelques articles plus loin)
la Mathématique des pommes
Pfou! ça date d'il ya bien deux ans, mais j'avais oublié de le mettre sur le blog.
Ce sont des cartons découpés, et peints qui illustraient certains mots dans le spectacle de Mlle Julie Dufils intitulé La Mathématique des pommes. Peut-être ce spectacle va revoir le jour, en attendant, moi j'ai les peintures et je te les montre:
celle là illustre le mot maladie...
celle-là, je ne sais plus. Je l'ai peinte d'après nature, sur la place du vieux grenier à sel de la Charité-sur-Loire, où l'on avait fait notre première résidence pour le spectacle. On y aperçoit Le clocher de Sainte-Croix-Notre-Dame-du-bourg...
Encore une peinture sur le motif. C'est une ruelle de Parthenay. Elle illustre le mot "Révolution!"
Parthenay, de nouveau...c'est l'histoire du Boulanger biglouche qui tombe amoureux d'une fille au physique un peu...grossier.
Et ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants!
Ce sont des cartons découpés, et peints qui illustraient certains mots dans le spectacle de Mlle Julie Dufils intitulé La Mathématique des pommes. Peut-être ce spectacle va revoir le jour, en attendant, moi j'ai les peintures et je te les montre:
celle là illustre le mot maladie...
celle-là, je ne sais plus. Je l'ai peinte d'après nature, sur la place du vieux grenier à sel de la Charité-sur-Loire, où l'on avait fait notre première résidence pour le spectacle. On y aperçoit Le clocher de Sainte-Croix-Notre-Dame-du-bourg...
Encore une peinture sur le motif. C'est une ruelle de Parthenay. Elle illustre le mot "Révolution!"
Parthenay, de nouveau...c'est l'histoire du Boulanger biglouche qui tombe amoureux d'une fille au physique un peu...grossier.
Et ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants!
jeudi 20 février 2014
On dirait qu'il ferait presque pas nuit
Après un moment de silence et non d'inactivité, voila la suite du projet de livre de contes en charpis et (non)illustré en gravure. Voila un type qui fait bien des mystères me direz vous.
Laissez-moi vous expliquer:
L'idée
est apparue il y a environ un an. Julie est conteuse, et écrivait un
spectacle sur lequel elle travaille toujours aujourd'hui. Des petits
textes morcelés, des bribes d'histoires un peu décousues. J'ai lu.
J'ai été touché par l'évocation de ces sentiments de détresses à
l'origine obscure, et par la délicate cruauté de sa plume. Elle a
vu mes planches de bandes dessinées inachevées, mes dessins,
peuplés de clairs-obscures, de personnages fiévreux
Laissez-moi vous expliquer:
On
dirait qu'il ferait presque pas nuit
livre
en construction
textes :
Julie Dufils
dessins : Grégoire Aillet
et
de têtes coupées. Le projet est né comme une évidence :
J'illustrerais ses bouts d'histoires, et ça ferait un livre...
Pas
si évident...
L'illustration
littérale enlève, à mon sens, de la force au texte et altère le
pouvoir d'imagination du lecteur. J'ai beaucoup réfléchi au lien
que l'image et le texte pouvaient tisser ensemble...Après y avoir
réfléchi, j'en ai conclu que la réflexion n'était plus de
mise...il s'agit maintenant de simplement lire, sentir, et
dessiner...
« Une
petite table en bois ronde. Une petite chaise en bois carré. Une
lampe. Parfois, par soubresaut, la lampe faiblit»
Une
écriture par petites touches, de « petites » choses, une
atmosphère sombre, vacillante et surannée . Cette délicatesse
mêlée de violence sous-jacente qui parfois explose, et parfumée de
temps jadis semblait m'imposer sans détours une technique à
laquelle j'avais été initié deux ans auparavant : La gravure
taille douce à la pointe sèche .
Sur une plaque de cuivre,
on reproduit, en creusant des sillons à la pointe sèche, un dessin.
Le geste est dure, la plaque crisse, gémit...on obtient après de
longues heures de travail une précieuse matrice ,que l'on a meurtrie
en même temps qu'on lui a porté toute l'attention du monde. On
applique l'encre que l'on force à rentrer dans les sillons avant
d'essuyer pour enlever l'excédent des surfaces lisses. Ensuite on
pose la plaque sur le plateau d'une presse, face gravée au ciel, on
pose délicatement le papier sur la plaque pour enfin passer le
plateau entre deux puissants rouleaux qui vont écraser le papier
contre la plaque. Le papier prend l'empreinte de la plaque, et
l'encre s'y imprime. Attention aux traces de doigts et impuretés de
toutes sortes, il faut, d'après les puristes, protéger le tirage
avec le plus grand soin, pour ne pas ternir son humble éclat
virginal...
Ce
mélange de douceur, de minutie, et d'agressivité physique m'a fait
apparaître la gravure comme incontournable dans la réalisation du
projet, bien que ça ne simplifiât pas les choses...
Tout
d'abord il faut une presse, un objet imposant si l'en est, et qui ne
se trouve pas sous les sabots d'un cheval, ensuite il faut de l'encre
taille douce, du papier adéquat, du cuivre ou du zinc...
Je
me suis inscrit à l'atelier de gravure du Thabor, à Rennes, qui met
à disposition du publique intéressé une presse, de l'encre, et
dont les membres me dépannaient quelques feuilles de papier. Pour le
métal c'était une autre affaire et je n'avais pas le sou. Lors
d'une petite exposition de quartier j'ai découvert qu'il était
possible de graver l'intérieur revêtu d'aluminium des briques de
lait. J'ai essayé.
Je
m'efforçais au départ de m'approcher au plus près de la finesse
de trait qu'on obtient avec la gravure du cuivre, en vain...en
vain...à s'arracher les cheveux...mais, essayons encore, la brique
de lait n'a pas encore tout dit...
En
effet ce matériau possède des propriétés et ouvre des
perspectives tout à fait différentes de ce que propose le métal.
L'aspect sériel est bien moindre, le trait est beaucoup moins
maîtrisable et plus grossier, la surface accroche l'encre de manière
désespérante, impossible d'obtenir un blanc pur, le carton se
chiffonne et se déchire comme un rien, strillé qu'il est au départ
par les pliures du packaging...sale bête...
Oui
mais, une fois qu'il nous a fait comprendre qu'il ne voulait pas être
considéré comme un déplorable substitut de métal à graver pour
indigent, mais comme un matériau de travail à part entière, avec
ses propriétés propres, la brique de lait, et plus largement le
tétra-pack, devient une source intarissable de surprises
spectaculaires et un terrain d'exploration infini...
C'est
donc guidé par les textes de Julie, et par la matière que je
manipule que mon travail évolue, sans que nous sachions ce qui se
trouve au bout du chemin. En présentant, à des étapes clés de
l'évolution, des expositions où sont accrochés les dessins et les
textes nous proposons au publique de découvrir en même temps que
nous l'architecture du magma mystérieux que nous construisons
à
tâtons, avec une énergie de création instinctive, sensuelle, et
sans planification préalable.
Après
avoir présenté une première étape de travail dans une caravane
lors d'un événement culturel au sein de l'association artistique
rennaise l'Elaboratoire, nous installons une nouvelle
exposition, avec plus de matière, dans un espace moins atypique,
plus neutre, et plus vaste, dans l'atelier de Jean-François
Chesneau, que nous remercions pour l'accueil qu'il nous offre.
On
peut je pense prévoir encore un mois de création de textes et
d'images...mais qui sait si cet accrochage ne mettra pas en lumière
de nouvelles pistes, l'exclusion de certains tirages du projet de
livre et donc la nécessité d'en faire de nouveaux ?
Ces
accrochages sont l'occasion pour nous de prendre du recul sur le
travail effectué, et de recevoir les impressions et perceptions de
personnes extérieures au projet. Il s'agit donc de moments
charnières où la direction peut soudain changer. Il n'y a donc pour
l'heure rien à ajouter, si ce n'est qu'il m'est évidemment
impossible, lors des expositions, de vendre quoique ce soi avant
l'achèvement du projet...
affaire
à suivre...
Inscription à :
Articles (Atom)