dimanche 18 juillet 2010

Diannah Bolong





L'océan est là. On ne le voit pas toujours, il est là bas, derrière les palmiers, mais sa mélodie ne nous quitte jamais; qu'on soit au champ, dans la case, dans la cuisine, ou qu'on parcourt les petits sentiers de brousse, en quête de vin de palme, on entend la respiration lancinante de ses flots immuables et mouvants.
Parfois, au petit matin, alors que le vents et le soleil caressent doucement le sable et le couvrent de rides roses or, que le bruit de la mer est pâle, que mon esprit est vierge de toute relation humaine, la respiration des flots m'appelle. Alors je me met à courir à la rencontre de l'océan.
Je traverse le pont de bois sur pilotis, qui enjambe le bolong. Ses planches branlantes font mine de faire des croche pattes à ma foulée du matin. je slalom entre les palmiers élancés comme des lampadaires new yorkais(mais ces derniers ne leur arrive pas à la cheville en ce qui concerne le déhanché). Il y a deux dunes qui encadre le passage vers la plage. Elles constituent une sorte de porte, et en la franchissant on sent le vent jaillir, et l'horizon s'ouvrir.
Je continue ma course le long de la plage, vers le sud, vers Kafountine. Je dois arriver là bas avant que toutes les pirogues ne soient parties. Je croisent quelques collègues coureurs. Certains courent sur le sable sec, moi , je ne peux pas, c'est épuisant.
J'ai peur d'arriver trop tard. Fort heureusement, la houle est forte aujourd'hui et, si d'une enjambée j'arrive à poser mon pied sur une tour d'écume, elle peut m'emmener assez haut pour que j'atteigne la ligne d'or ou l'océan et les nuages s'embrassent dans la lumière orientale, et je me retrouverai en un éclaire au sommet d'un nuage dorée. Il suffira alors que je me laisse glisser vers le bas, jusqu'au port sans digue de Kafountine, la ville des pêcheurs... Le cadavre de dauphin a attiré mon attention; j'ai couru vers lui pour disperser les vautours(Douow en wolof), et d'un bond j'ai atteint les crêtes du ciel. Une glissade et me voilà parmis les pêcheurs sur le départ... ces bruits et ces couleurs qui dansent ensemble comme des fourmis en carnaval m'enivrent. ya les odeurs aussi, poisson pourri, séché, algues, goémon. le cul dans le sable je dessine, spectateur. Mais la mer étend son bras, et une mystérieuse vague faite d'eau salée et d'hommes, de sueur, et de bois décoré m'attrape: c'est parti pour une journée en mer.

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